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Réseaux sociaux, ce que nos traces révèlent

Les relations humaines que nous entretenons ont été transformées par l’avènement du numérique, mais surtout des réseaux sociaux. Serge Abiteboul, directeur de recherche chez Inria et membre du conseil administratif de la Fondation Inria, se questionne dans cette tribune parue dans L’Humanité Magazine sur l’évolution de notre rapport à l’autre – et à nous-mêmes – à travers ces réseaux sociaux numériques à la fois vecteur d’opportunités et de risques.

24 mai 2023

Le 29 décembre 2022, la Cnil sanctionnait le réseau social TikTok pour un montant de 5 millions d’euros. Les raisons ? Une plateforme qui rendait difficile de refuser les cookies et un manque de transparence sur leur utilisation. 

Quiconque navigue sur les réseaux sociaux laisse des traces numériques qui témoignent de la richesse de ses identités. Car un réseau social est avant tout une grande base de données qui stocke les contenus produits par ses utilisateurs mais aussi leur profil, leur historique de consultation, leurs réactions aux contenus et publicités qui leur sont proposés, etc. Ainsi, nous partageons de plus en plus de choses sur nos vies, que cela soit fait volontairement ou inconsciemment, et cela pour le plus grand plaisir des plateformes qui font de ces données leur principale source de revenus. Et le risque n’est pas des moindre : aujourd’hui, une plateforme comme Facebook est capable de déterminer avec une forte probabilité l’orientation sexuelle, religieuse ou politique de ses utilisateurs.

« Un utilisateur n’a le plus souvent aucune idée de tout ce qu’on sait de lui. »

Les réseaux sociaux ont donc une part de risque pour leurs usagers qu’on ne peut pas négliger : une gestion des données personnelles douteuse qui manque de transparence, mais aussi un risque de harcèlement renforcé par l’anonymat et le pseudonymat que confère ces réseaux. 

Mais ne pourrions-nous pas plutôt trouver les moyens de mieux réguler nos réseaux sans pour autant les diaboliser et oublier le lien social et les opportunités qu’ils nous offrent ? C’est le point de vue que défend Serge Abiteboul dans cette tribune pour L’Humanité Magazine. Car au-delà du risque, les réseaux sociaux sont autant d’opportunités de nous lier à nos proches, de militer et d’agir pour le bien commun ou encore d’explorer notre créativité.

« Les réseaux sociaux nous donnent l’occasion de montrer notre intelligence, notre créativité, notre gentillesse, notre humour. »

Crédits iconographiques : Pexels

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Benjamin Ninassi (Inria) : «La croissance numérique actuelle n'est pas soutenable»

17 mai 2023

4 % des émissions globales de CO2. C’est ce que représente aujourd’hui l’impact environnemental du numérique, un chiffre qui pourrait tripler d’ici 2050 selon les estimations de l’Arcep et de l’Ademe. 

En effet, le numérique est de plus en plus présent dans toutes les sphères de notre société et plusieurs études prévoient une progression des objets connectés de 34 milliards aujourd’hui à 45 milliards d’ici 2025. Ce chiffre est alarmant quand on sait qu’environ 80 % de l’impact du numérique provient de la fabrication des équipements et que leur durée de vie est de 3 à 4 ans aujourd’hui, contre 7 à 9 ans dans les années 1980. 

Tel est le tableau que dresse Benjamin Ninassi, adjoint au responsable du programme « Numérique et Environnement », dans cette interview parue dans L’Usine nouvelle. 

S’interroger sur l’impact environnemental du numérique est un enjeu de recherche majeur chez Inria. En effet, le numérique représente une opportunité considérable pour accélérer et faciliter la transition écologique dans de nombreux secteurs, comme l’agriculture et l’industrie. Dans le même temps, la transition écologique du numérique lui-même reste à faire. Elle devra pour cela mobiliser une approche pluridisciplinaire, mêlant sciences et technologies du numérique et sciences sociales, car au-delà de l’optimisation de nos outils, repenser nos usages du numérique reste la clé.

Crédits photo : Inria / Photo G. Scagnelli

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Une tribune pour encourager le développement d’un numérique de confiance

20 avril 2023

Que ce soit dans la sphère professionnelle ou dans la sphère personnelle, le numérique est aujourd’hui omniprésent dans nos vies et a profondément changé nos modes de communication et de consommation ainsi que notre manière de participer à la vie démocratique. Or, si les usages numériques ne cessent de croître, près de la moitié des Français n’ont pas confiance dans les services en ligne qu’ils utilisent pourtant quotidiennement, selon le dernier Baromètre de la confiance des Français dans le numérique de l’Acsel. 

Face à ce constat, la Fondation Inria s’associe à Docaposte (Groupe La Poste), la Caisse des Dépôts et l’ANSSI dans une tribune publiée dans La Tribune et lance un appel à développer des services de confiance pour une vie numérique sereine au quotidien. 

À travers l’initiative #ConfianceNumériqueDuQuotidien que porte cette tribune, les cinq signataires invitent tous les autres acteurs et organisations inscrits dans le quotidien des Français, mais aussi l’ensemble des citoyens, à prendre part à la construction d’un écosystème d’acteurs responsables et souverains. Ensemble, ils souhaitent défendre une ambition forte : dessiner les contours d’une société numérique sereine où règne la confiance grâce à des services numériques éthiques et responsables. 

« La confiance numérique ne doit pas être un sujet réservé aux experts ou aux décideurs politiques. C’est un enjeu citoyen, auquel chacun doit pouvoir s’intéresser et contribuer pour être acteur de son destin numérique. Nous voulons montrer que des alternatives existent, et nous considérons que notre responsabilité est d’accompagner et d’innover pour améliorer la vie des Françaises et des Français. »

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Bruno Sportisse : « Pour garder la maîtrise de l’IA, renforçons la recherche, la formation et l’innovation dans le numérique ! »

29 mars 2023

Dans cette tribune publiée dans Le Figaro, Bruno Sportisse, PDG d’Inria, partage son point de vue sur la stratégie que la France devrait adopter pour s’imposer dans la course à l’IA et asseoir sa souveraineté numérique. 

Le succès récent d’OpenAI et de ChatGPT, tout droit venus des États-Unis, a remis l’intelligence artificielle et le numérique au cœur des débats. Une opportunité pour la France, selon Bruno Sportisse, de renforcer son engagement dans la course au numérique, tout en s’interrogeant sur son sens, les progrès technologiques pouvant à la fois proposer des solutions mais aussi soulever de nouvelles questions d’ordre éthique et sociétal. 

Pour lui, la France doit adopter une vision à long terme et une stratégie construite autour de trois axes structurants : investir dans la recherche, dans la formation, et développer un tissu entrepreneurial et industriel dynamique. C’est cette création d’un écosystème fort autour du numérique qui pourra, selon le PDG d’Inria, permettre à la France de renforcer sa souveraineté numérique et de s’imposer à l’international comme un acteur clé du numérique.

« C’est une stratégie d’écosystème, qui doit maîtriser parfaitement les caractéristiques de chacune de ses composantes et dont chaque composante sait qu’elle fait partie d’un tout : le temps de la recherche n’est pas celui d’une start-up, les modalités de financement de la formation ne sont pas celles du capital-risque (…). C’est cette stratégie, abolissant les couloirs et les silos toujours enclins à se reconstruire, qui est gagnante sur le long terme. »

Crédits photo : Inria / Photo W. Parra