Santé, handicap, grand âge : aider les personnes à vivre mieux, plus longtemps
Espérance de vie sans incapacité, maladies chroniques, inégalités d’accès aux soins, déserts médicaux, handicaps, grand âge et polypathologies, maladies neurodégénératives, santé mentale… Les défis de santé publique auxquels sont confrontées nos sociétés développées sont majeurs.
Selon l’édition 2023 du rapport annuel Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses de l’Assurance Maladie, les pathologies et traitements chroniques représentaient en 2020 près de 62 % de la dépense remboursée par les régimes d’assurance maladie et concernaient 36 % de la population – soit près de 24 millions de personnes pour l’ensemble des régimes en France. Ce chiffre était d’un peu plus de 10 millions en 2016.
Parmi ces pathologies chroniques, les maladies cardiovasculaires, les cancers mais aussi la santé mentale représentent un poids prépondérant. Ainsi, selon l’Assurance Maladie, on comptait en 2020 plus de 8,4 millions de personnes prises en charge pour une pathologie ou un traitement chronique (psychotropes, dont les anxiolytiques et hypnotiques) en lien avec la santé mentale.
Alors qu’une très grande part de l’augmentation de la prévalence des maladies chroniques est due au vieillissement de la population, la priorité aujourd’hui n’est plus l’accroissement de l’espérance de vie mais le vieillissement en bonne santé et l’autonomie des personnes. Les plus de 60 ans devraient représenter un tiers de la population française en 2050 tandis que le nombre de personnes âgées dépendantes pourrait augmenter de 1,2 million en 2012 à 2,3 millions d’ici 2060.
Comment insuffler une culture de la prévention plutôt que du tout curatif ? Comment améliorer l’accès aux soins et assurer une meilleure prise en charge des patients ? Comment favoriser une meilleure formation et une meilleure coordination entre professionnels, en ville et à l’hôpital ? Face à ces questions, les sciences et technologies du numérique sont porteuses de promesses et de bénéfices multiples pour les professionnels du soin et leurs patients. La médecine 4P (préventive, prédictive, personnalisée, participative) est en marche, offrant des perspectives enthousiasmantes, indissociables toutefois de préoccupations éthiques autour, notamment, de la protection des données de santé.
Au sein d’Inria, les projets de recherche en santé et biologie numériques sont nombreux et interdisciplinaires. Environ 80 équipes se consacrent aux questions de santé, exclusivement ou partiellement. Leurs travaux ont permis la création de startups d’envergure mondiale, comme Therapixel, un système d’intelligence artificielle qui permet d’affiner le diagnostic des cancers du sein.
La contribution d’Inria aux politiques publiques de santé est aujourd’hui majeure. Dès le 21 mars 2020, l’institut mettait en place une mission pour coordonner la mobilisation des ressources de l’institut au profit de la lutte contre la Covid-19. Il a piloté le développement de l’application « TousAntiCovid » auquel a contribué à titre gracieux un ensemble d’acteurs publics et privés.
Annoncé le 22 octobre 2021, le Programme et équipements prioritaires de recherche (PEPR) sur la santé et le numérique, dirigé conjointement par Inria et l’Inserm, s’inscrit dans le plan d’investissement France 2030, bénéficiant d’une dotation de 60 millions d’euros. Organisé autour de quatre programmes prioritaires, il va notamment permettre de développer de nouvelles méthodes numériques pour l’analyse multi-échelle des données de santé.
Pour les équipes de recherche, l’accès aux données est essentiel et la collaboration avec les professionnels de santé et les patients est un moteur tout autant qu’elle est décisive. La santé constitue un terrain d’expérimentation passionnant et gratifiant où les chercheurs s’emploient à améliorer concrètement la qualité de vie des personnes affectées par la maladie, le handicap ou le vieillissement.
« On essaye de développer des solutions qui puissent avoir une réalité auprès des patients un jour, donc l’étape de transfert clinique et industriel est très importante. Dans ce domaine, le facteur humain est premier, tout le reste doit s’adapter. »
Face à ces questions majeures touchant à la santé, au handicap et au grand âge, la Fondation Inria propose un ensemble de programmes « à impact », bâtis à la croisée des besoins sociétaux les plus criants et des réponses que les sciences et technologies du numérique peuvent apporter, dans une interdisciplinarité assumée :
- Bien vivre et vieillir avec son (ses) handicap(s) ;
- Protéger la santé mentale ;
- Appuyer la pratique médicale grâce au numérique, modéliser et simuler pour mieux soigner ;
- Exploiter et protéger les données de santé grâce à l’IA ;
- Améliorer l’efficience du système de santé et l’organisation des soins.
Entreprise ou particulier : ces programmes structurants, proposés « sur étagère », n’épuisent pas le champ des possibles… Il y a autant de manières de s’engager à nos côtés en faveur de la santé de toutes et tous, que de réponses apportées par le numérique.