TechPourToutes : un programme d’envergure pour amener les jeunes femmes vers les formations et les métiers du numérique

Favoriser l’accès des jeunes femmes dans les filières du numérique pour faire face au déficit de talents féminins de ce secteur d’avenir ? C’est l’ambition du programme TechPourToutes annoncé le 16 juin 2023 par la Première ministre Elisabeth Borne au salon VivaTech. Animé par la Fondation Inria, avec ses partenaires fondateurs Femmes@Numérique, France Universités, la Conférence des grandes écoles (CGE) et la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi), et piloté par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, ce programme d’envergure a pour objectif de proposer un accompagnement à 360° aux jeunes femmes qui souhaitent commencer ou poursuivre des études supérieures dans le numérique en leur apportant l’ensemble des moyens qui leur manquent, du bac jusqu’au premier emploi.

16 juin 2023 / mis à jour le 18 janvier 2024

Numérique, où sont les femmes ?

Alors que le monde se transforme rapidement, façonné par les nouvelles technologies et leurs nouveaux usages, le numérique favorise l’émergence de nombreux nouveaux métiers et ne cesse de recruter dans tous les domaines. Pourtant, le secteur fait face à une pénurie critique de talents féminins – un constat d’autant plus préoccupant que de nombreuses initiatives s’appliquent depuis des années à inverser cette tendance, hélas sans succès. Ainsi, en France, selon l’Opiiec, on ne compte que 30 % de femmes dans le numérique et moins de 20 % d’entre elles exercent leur métier dans des fonctions techniques. Plus alarmant encore, selon le volet Adolescent/Étudiants de l’étude GenderScan de 2021, seulement 7 % des adolescentes souhaitent s’orienter vers le numérique, contre 29 % des garçons. Pourtant, lycéennes, lycéens et parents s’accordent sur le fait que les métiers du numérique sont des métiers d’avenir (Odoxa – Talents du numérique, 2021) et la proportion de filles intéressées par les filières du numérique monte à 17 % après une formation scolaire au numérique et à 24 % après une formation extra-scolaire (GenderScan, 2021). 

Un principe d’action : faire système

Face à ce constat sans appel, le programme TechPourToutes procède d’une conviction forte : faire (éco)système pour (enfin) faire bouger les lignes. Loin d’être une simple initiative qui s’ajouterait aux autres, TechPourToutes s’inscrit résolument en pleine complémentarité avec les opérateurs existants et jette un pont entre l’amont (sensibilisation des collégiennes et lycéennes, aide à l’orientation…) et l’aval (accompagnement à l’intégration professionnelle). Il favorise ainsi le chaînage des initiatives de bout en bout, de la fin du collège jusqu’au 1er emploi, dans une logique de « parcours » et de continuum bac -3/bac +3, et vise à accroître leur impact pour augmenter significativement le nombre de jeunes femmes s’engageant dans les filières de formation au numérique. L’objectif ? Créer un front commun de tous les acteurs engagés au service d’une meilleure représentation des femmes dans le numérique pour favoriser un passage à l’échelle reposant tout entier sur une dynamique assumée de coalition. 

Plus que le seul enjeu de la parité, le défi est immense et concerne la société toute entière. Car TechPourToutes répond à quatre enjeux majeurs, d’ordres social, éducatif, économique, aussi bien qu’éthique : 

  • exploiter le potentiel d’émancipation du numérique pour permettre aux femmes d’accéder à des métiers d’avenir leur garantissant une autonomie financière, la maîtrise de leur « destin numérique » et une capacité d’influence dans le monde contemporain ; 
  • accompagner le mouvement d’élargissement nécessaire de l’offre de formations dans le numérique face aux besoins socio-économiques croissants ; 
  • répondre aux besoins de recrutement énormes du secteur du numérique en ciblant les métiers « numérisants » (plutôt que numérisés), où les femmes sont largement sous-représentées et contribuer ainsi à une plus grande performance du secteur ; 
  • contribuer à une culture de l’égalité dans la tech et participer à la construction d’un numérique non genré et inclusif et à l’émergence d’une société numérique de la confiance.

TechPourToutes : un dispositif d’empowerment à 360° pour accompagner les talents féminins dans leur formation au numérique

Concrètement, le programme a pour objectif principal de renforcer les parcours de formation des jeunes femmes titulaires du bac (professionnel, technologique, général) ou d’un DAEU qui souhaitent commencer ou poursuivre des études supérieures dans le numérique, toutes formations confondues – du BTS à la grande école – en leur apportant les moyens qui leur manquent (confiance en soi, réseaux, ressources matérielles…) pour accéder aux formations visées, s’y intégrer durablement (en évitant les décrochages) puis s’insérer dans les meilleures conditions dans l’univers professionnel. 

Afin d’amplifier le vivier des jeunes filles accompagnées depuis le bac, l’inscription au programme sera possible à tout moment, jusqu’à 25 ans, avec un appui pouvant aller jusqu’au master 2. Ceci suppose notamment que les passerelles entre différentes formations, scientifiques ou non, et les formations au numérique soient développées, et qu’une attention particulière soit portée aux étudiantes décrocheuses. 

Parce qu’il prend ses racines dans le milieu scolaire pour faire le lien avec les études supérieures dans un continuum bac -3/bac +3, parce qu’il s’efforce de détecter au plus tôt les jeunes filles exprimant un intérêt pour le numérique et de les prendre par la main jusqu’à leur choix sur Parcoursup, parce qu’il constitue en lui-même une motivation supplémentaire pour les jeunes femmes hésitant à s’orienter vers ces formations au moment du lycée, le programme TechPourToutes veut contribuer à augmenter significativement le nombre de femmes – et particulièrement les plus défavorisées d’entre elles – dans les formations au numérique en France.

« Ma conviction est simple : les bonnes idées n’ont pas de genre, il n’y a pas de filières masculines ou féminines : nous avons besoin de l’imagination, des idées, des talents de chacun et de chacun, et je le dis d’autant plus que nous sommes à un tournant. Avec les transitions écologique, énergétique, numérique, les grands défis de demain demandent des scientifiques, des ingénieures, des entrepreneures. Et nous menons un effort sans précédent pour la formation dans les secteurs d’avenir, notamment le numérique. »

Rejoignez un consortium de partenaires et d’entreprises engagés

Piloté par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la ministre déléguée auprès de la Première ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, le programme TechPourToutes est inscrit dans le volet « Culture de l’Égalité » du Plan interministériel pour l’égalité entre les femmes et les hommes présenté en mars 2023. L’animation en est confiée à la Fondation Inria avec ses partenaires fondateurs Femmes@Numérique, France Universités, la Conférence des grandes écoles (CGE) et la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi). 

Construit avec l’aide d’un mécénat de compétence de la part d’Accenture, le programme bénéficie également d’un soutien du Groupe La Poste, mécène de la Fondation Inria.

Et pourquoi pas vous ?

Vous êtes une entreprise ? Un particulier ? Engagez-vous à nos côtés et apportez votre soutien à la Fondation Inria en construisant un mécénat qui s’aligne avec vos ambitions et vos valeurs. 

Vous êtes une association engagée pour la féminisation des filières du numérique ou spécialisée dans le mentorat et vous souhaitez démultiplier votre impact ? Prenez part à ce programme d’envergure et aidez-nous à faire bouger les lignes ! 

L’équipe de la fondation est à votre écoute ! 

Écrivez-nous à techpourtoutes@fondation-inria.fr

[VIDÉO] Tech pour toutes : intervention d’Élisabeth Borne au salon VivaTech

Crédits photo : AFP

Bruno Sportisse et Olivier Vallet : «Construire la confiance dans le numérique au quotidien » 

15 juin 2023 / mis à jour le 4 juillet 2023

Comment construire la confiance dans le numérique au quotidien ? C’est pour aborder ce sujet clé que Bruno Sportisse, PDG d’Inria et président de la Fondation Inria, et Olivier Vallet, PDG de Docaposte, étaient au micro d’Acteurs publics à l’occasion du salon VivaTech 2023. Omniprésent dans nos vies, le numérique a aujourd’hui profondément changé notre quotidien, de nos modes de communication et de consommation à notre manière de participer à la vie démocratique. Pourtant, si les usages numériques ne cessent de croître, près de la moitié des Français n’ont pas confiance dans les services en ligne qu’ils utilisent quotidiennement, selon le dernier Baromètre de la confiance des Français dans le numérique de l’Acsel. 

C’est pour cela qu’en avril 2023, la Fondation Inria, Docaposte (Groupe La Poste) mais aussi la Caisse des Dépôts et l’ANSSI signaient une tribune dans La Tribune et lançaient un appel à développer des services de confiance pour une vie numérique sereine au quotidien à travers l’initiative #ConfianceNumériqueDuQuotidien. 

Avec l’ambition de construire un écosystème numérique d’acteurs responsables et souverains, l’initiative #ConfianceNumériqueDuQuotidien cherche à dessiner les contours d’une société numérique sereine où règne la confiance grâce à des services numériques éthiques et responsables. Elle se poursuit ainsi à travers un ensemble d’actions déployées dans différents territoires et une grande campagne de sensibilisation qui se déploiera partout en France en utilisant les réseaux de proximité du groupe La Poste et tous les points de contact qui permettent de faire le lien entre le numérique et la « vraie » vie des personnes. L’objectif : aller à la rencontre des Français et les consulter largement pour identifier les leviers à même de restaurer leur confiance dans les services numériques.

« Ce qui est important, c’est d’aller à la rencontre des utilisateurs du numérique qui ne sont pas tous spécialistes, mais qui sont des usagers qui peuvent être dans n’importe quel territoire et dans n’importe quel cas d’usage. »

Benjamin Ninassi (Inria) : «La croissance numérique actuelle n'est pas soutenable»

17 mai 2023

4 % des émissions globales de CO2. C’est ce que représente aujourd’hui l’impact environnemental du numérique, un chiffre qui pourrait tripler d’ici 2050 selon les estimations de l’Arcep et de l’Ademe. 

En effet, le numérique est de plus en plus présent dans toutes les sphères de notre société et plusieurs études prévoient une progression des objets connectés de 34 milliards aujourd’hui à 45 milliards d’ici 2025. Ce chiffre est alarmant quand on sait qu’environ 80 % de l’impact du numérique provient de la fabrication des équipements et que leur durée de vie est de 3 à 4 ans aujourd’hui, contre 7 à 9 ans dans les années 1980. 

Tel est le tableau que dresse Benjamin Ninassi, adjoint au responsable du programme « Numérique et Environnement », dans cette interview parue dans L’Usine nouvelle. 

S’interroger sur l’impact environnemental du numérique est un enjeu de recherche majeur chez Inria. En effet, le numérique représente une opportunité considérable pour accélérer et faciliter la transition écologique dans de nombreux secteurs, comme l’agriculture et l’industrie. Dans le même temps, la transition écologique du numérique lui-même reste à faire. Elle devra pour cela mobiliser une approche pluridisciplinaire, mêlant sciences et technologies du numérique et sciences sociales, car au-delà de l’optimisation de nos outils, repenser nos usages du numérique reste la clé.

Crédits photo : Inria / Photo G. Scagnelli

Bruno Sportisse : « Pour garder la maîtrise de l’IA, renforçons la recherche, la formation et l’innovation dans le numérique ! »

29 mars 2023 / mis à jour le 10 mai 2023

Dans cette tribune publiée dans Le Figaro, Bruno Sportisse, PDG d’Inria, partage son point de vue sur la stratégie que la France devrait adopter pour s’imposer dans la course à l’IA et asseoir sa souveraineté numérique. 

Le succès récent d’OpenAI et de ChatGPT, tout droit venus des États-Unis, a remis l’intelligence artificielle et le numérique au cœur des débats. Une opportunité pour la France, selon Bruno Sportisse, de renforcer son engagement dans la course au numérique, tout en s’interrogeant sur son sens, les progrès technologiques pouvant à la fois proposer des solutions mais aussi soulever de nouvelles questions d’ordre éthique et sociétal. 

Pour lui, la France doit adopter une vision à long terme et une stratégie construite autour de trois axes structurants : investir dans la recherche, dans la formation, et développer un tissu entrepreneurial et industriel dynamique. C’est cette création d’un écosystème fort autour du numérique qui pourra, selon le PDG d’Inria, permettre à la France de renforcer sa souveraineté numérique et de s’imposer à l’international comme un acteur clé du numérique.

« C’est une stratégie d’écosystème, qui doit maîtriser parfaitement les caractéristiques de chacune de ses composantes et dont chaque composante sait qu’elle fait partie d’un tout : le temps de la recherche n’est pas celui d’une start-up, les modalités de financement de la formation ne sont pas celles du capital-risque (…). C’est cette stratégie, abolissant les couloirs et les silos toujours enclins à se reconstruire, qui est gagnante sur le long terme. »

Crédits photo : Inria / Photo W. Parra

Le Français qui a vu naître Google

23 juillet 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Stanford, 1995. Larry Page et Sergueï Brin, alors étudiants, travaillent sur un nouveau modèle de moteur de recherche pour le tout nouveau Web, donnant naissance à ce qui deviendra très vite Google. Alors professeur au sein de la prestigieuse université californienne, Serge Abiteboul, directeur de recherche chez Inria et membre du conseil d’administration de la Fondation Inria, revient sur la genèse du géant du web qu’il a pu observer aux premières loges au micro de Xavier de La Porte sur France Inter dans l’émission « Le code a changé ».

Crédits photo : Pexels

Bruno Sportisse : « Il n'y aura pas de souveraineté numérique européenne sans maîtrise du logiciel » 

21 février 2022 / mis à jour le 23 janvier 2023

Bras armé de la souveraineté numérique française, notamment face à l’hégémonie contemporaine des Gafam, Inria s’impose depuis sa création en 1967 comme un acteur incontournable de la recherche et de l’innovation en France. Soutien aux politiques publiques, mise en place de partenariats industriels forts avec le secteur privé, accompagnement à l’innovation de rupture à travers la création de startups issues de la recherche… depuis son arrivée en 2018, Bruno Sportisse, PDG d’Inria et président de sa fondation, redynamise le positionnement de l’institut en renouant avec ses missions historiques : favoriser l’innovation technologique en accompagnant la recherche en sciences du numérique pour créer les standards numériques de demain. Une ambition qu’il expose dans cette interview parue dans La Tribune.

Crédits photo : Thomas Bour

Souveraineté numérique : « Nous devons prendre la maîtrise des technologies logicielles critiques »

6 février 2022 / mis à jour le 23 janvier 2023

Passer d’une logique de guichet à une logique d’écosystème liant universités, entreprises, startups et financeurs ? C’est, selon Bruno Sportisse, PDG d’Inria et président de la Fondation Inria, le meilleur levier d’action pour soutenir l’innovation et permettre à l’Europe de préserver et consolider sa souveraineté numérique, défi majeur de notre siècle, en particulier face à l’hégémonie des géants américains du secteur. Il nous en parle dans cette interview accordée à L’Opinion à l’occasion d’une conférence sur la souveraineté numérique de l’Europe donnée à Bercy les 7 et 8 février 2022.

Crédits photo : Inria / Photo M. Magnin

4 questions à Nelly Haudegand, nouvelle directrice générale de la Fondation Inria

Le 3 janvier 2022, Nelly Haudegand a succédé à Jean-Baptiste Hennequin au poste de directrice générale de la Fondation Inria. L’occasion d’échanger avec elle sur son parcours et sa vision pour le développement de la fondation.

10 janvier 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Vous êtes désormais directrice générale de la Fondation Inria. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’exerce depuis une quinzaine d’années des fonctions de directrice de la communication. D’abord à l’Ifop, puis à l’Union sociale pour l’habitat et enfin à l’Assurance Maladie où j’ai dirigé pendant huit ans la communication interne aussi bien qu’externe avec un large spectre d’intervention… Avant de basculer dans la communication, le premier tiers de ma carrière a été consacré aux études et au conseil en stratégie.

Ces vingt années m’ont permis de développer une double culture business/intérêt général et de travailler dans des environnements très différents. Ainsi, j’ai pivoté plusieurs fois : du privé vers le public, du conseil vers l’annonceur, de la TPE à des organisations complexes/matricielles de plus de 80 000 collaborateurs, d’une communication BtoB à une communication BtoBtoC. Pendant toutes ces années, ce qui m’a animée, c’est d’apporter aux organisations et à leurs dirigeants une compréhension fine de leurs enjeux, de les traduire en un récit de marque et de mobiliser les parties prenantes pour accompagner les transformations nécessaires.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre la Fondation Inria ?

Amenée par mes fonctions à affronter la crise sanitaire de l’intérieur, j’ai été profondément marquée par l’importance et même le caractère décisif du partenariat public/privé dans la résolution de problématiques sensibles voire cruciales comme, par exemple, la vaccination anti-Covid. Face à la multiplication de grands risques en tous genres, sanitaires, environnementaux, géopolitiques, technologiques… je suis convaincue que les entreprises, aux côtés des pouvoirs publics, peuvent et doivent jouer un rôle moteur dans la transformation de la société et que ce mouvement est appelé à s’intensifier dans un contexte notamment marqué par la Loi Pacte. En d’autres termes, je crois qu’il n’y aura plus de business possible sans engagements responsables et durables.

C’est pourquoi j’ai voulu mettre mes compétences au service d’une fondation soucieuse de développer ces ponts avec le monde de l’entreprise… Et contribuer ainsi à développer des projets d’intérêt général qui permettent d’améliorer la vie des gens grâce aux sciences et technologies du numérique.

En effet, quoi de plus engageant que le numérique qui est partout dans nos vies ? À l’Assurance Maladie, j’ai eu l’opportunité de créer la première plateforme d’entraide sur les droits et les démarches, le forum ameli, et d’accompagner toutes les innovations en matière de e-santé : applications Activ’Dos et Asthm’Activ’, téléconsultations, e-prescription, e-carte Vitale, Dossier Médical Partagé, Mon espace santé… Ce faisant, j’ai mesuré l’importance considérable et croissante que revêt le numérique en matière de santé, de prévention, de qualité de la prise en charge ou encore, d’organisation et d’efficience du système de soins. Mais les domaines applicatifs ne se limitent pas à la santé ! Intelligence artificielle frugale, agriculture de précision, préservation des données personnelles, lutte contre la désinformation, explicabilité et régulation des algorithmes, cryptologie… les quelques 220 équipes-projets d’Inria sont mobilisées sur tous ces sujets et beaucoup d’autres encore.

En bref, je suis extrêmement heureuse de pouvoir apporter ma pierre à un projet qui me semble nécessaire et même vital à un moment de l’histoire qui voit la convergence de crises multiples.

Quelles sont désormais vos missions au sein de votre nouvelle fonction ?

J’ai pour mission d’accélérer le développement de la Fondation Inria. Après ces années Covid qui ont entravé son essor, celle-ci se prépare à un nouveau départ ! Beaucoup de choses ont été faites, le positionnement est clair, mais nous avons à l’opérationnaliser, à le traduire en programmes, à préciser nos modes de fonctionnement.

L’année 2022 va être largement consacrée à structurer, appuyer et outiller la recherche de mécènes. Nous allons qualifier plus finement les « enjeux » sanitaires, environnementaux, éducatifs et éthiques auxquels nous ambitionnons de répondre en identifiant, derrière ces enjeux, les « programmes » à impact permettant de faire le pont entre les besoins de société, les préoccupations des entreprises et la recherche. Nous allons aussi nous employer à définir les modes opératoires permettant la bonne mise en œuvre de ces programmes : matrice-type d’un programme ; système de reconnaissance ; modélisation des financements et moyens humains nécessaires ; qualification des process internes… Et bien sûr, nous avons à arrêter le discours de mobilisation et les outils qui le déclinent, parmi lesquels le nouveau site web de la fondation, puisque nous allons lancer le chantier de sa refonte.

Avec le soutien de l’équipe, en lien étroit avec le président Bruno Sportisse et le conseil d’administration, avec tous nos partenaires et donateurs, c’est avec détermination et enthousiasme que je vais conduire ces travaux !

Quels sont vos objectifs pour la Fondation Inria ? Que souhaitez-vous accomplir ? 

Nous vivons actuellement une transformation numérique rapide de nos sociétés. Cela ouvre de formidables opportunités, mais soulève également de nombreuses questions éthiques. Je ne suis pas naïve, personne ne peut plus l’être aujourd’hui tant les exemples de dérives fourmillent, le numérique est un outil d’aliénation autant que d’émancipation. Je considérerai que nous aurons réussi dans notre projet si nous parvenons à l’utiliser en conscience, à escient, sans tabou ni angélisme, pour répondre efficacement aux grandes causes qui sont devant nous. L’impact, oui, cent fois oui, mais sans externalités négatives nouvelles !

Crédits photo : Nelly Haudegand