Concours Ingénieuses 2024 : la Fondation Inria remet le prix de la femme du numérique 

La 14e édition de l’opération Ingénieuses, menée par la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) et lancée le 23 janvier dernier, a de nouveau mis en lumière les efforts des écoles d’ingénieur·e·s pour favoriser la mixité dans les sciences et technologies ainsi que des modèles inspirants de femmes et d’élèves ingénieures. 

21 mai 2024 / mis à jour le 9 juillet 2024

Ce 16 mai 2024 s’est tenue la Cérémonie de remise des prix de l’opération Ingénieuses, avec l’intervention en clôture d’Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations. 

L’opération Ingénieuses initiée en 2011 par la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi) veut contribuer à rendre les formations et métiers d’ingénieur·e·s plus mixtes et égalitaires entre les genres. Les écoles françaises d’ingénieur·e·s ainsi que toutes les femmes et élèves-ingénieures sont invitées à participer au concours afin de tenter de remporter un des dix prix en jeu

Cette édition 2024 a été marquée à son lancement en janvier dernier par la création, en partenariat avec la fondation Inria et dans le cadre de la participation de la Cdefi au programme TechPourToutes, du prix de la femme du numérique. Un prix décerné à l’une des candidates élève ou femme ingénieure démontrant un parcours particulièrement inspirant dans le numérique, secteur dans lequel les femmes sont fortement sous-représentées. Il a été remis par Bruno Sportisse, PDG d’Inria et président de la fondation Inria, à Marine Berthier, élève-ingénieure en mathématiques appliquées à l’Ensta Paris.

La création de ce prix est un événement hautement symbolique pour nous, puisqu’il accompagne la mise sur orbite de TechPourToutes dans une parfaite symbiose des calendriers. En tant que partenaire de l’opération Ingénieuses et chef de file du programme TechPourToutes, la fondation Inria a à cœur de créer une vraie dynamique autour de cette récompense en promouvant largement ce prix et en invitant un maximum d’étudiantes et de femmes ingénieures à y candidater.

Au total, ce sont dix prix qui ont été attribués .

Cinq prix aux écoles, d’une valeur de 500 euros chacun :  

  • Le prix du projet le plus original décerné à l’ISEP, pour son engagement dans le « Pacte FEMMES & IA – Pour une intelligence artificielle responsable et non-sexiste ». Porté par le Cercle InterElles dont il bénéficie de l’expertise, ce pacte a pour vocation de promouvoir et accompagner les organisations dans leur transition vers une IA responsable et non-sexiste à travers l’intégration de sept principes fondamentaux liés aux questions d’organisation, de ressources humaines et techniques. Dans ce cadre, l’ISEP a participé à la création d’un module pilote de sensibilisation aux biais de genre dans l’IA à destination des étudiants et des utilisateurs du numérique afin de les former aux enjeux de mixité, de diversité et d’égalité des genres dans le numérique.
  • Le prix de l’école la plus mobilisée décerné à l’IMT Mines Alès & IMT Mines Albi, pour leur projet « Exception’Elles ». Ce dispositif lancé en 2021 encourage l’entrepreneuriat chez les étudiantes ingénieures et promeut le leadership au féminin. Au programme : un weekend de bootcamp avec des ateliers, des jeux collaboratifs et des temps de réflexion, et un programme de marrainage auprès de cheffes d’entreprise. 
  • Le prix de l’engagement étudiant décerné à Polytech Annecy-Chambéry, pour le projet « Ingénieure Au Féminin ». Association étudiante qui vise à promouvoir les métiers de l’ingénierie auprès des lycéennes, collégiennes et élèves de primaire, Ingénieure Au Féminin déploie ses actions tout au long de l’année : interventions en établissements scolaires, organisation de tables rondes autour de la place des femmes dans les métiers de l’ingénierie, témoignages de rôles modèles étudiants…  
  • Le prix spécial du jury décerné à l’ESTACA ; pour son projet « Vulgarisation scientifique auprès des enfants ». Porté par l’association étudiante PEGASE, ce projet d’éveil aux activités scientifiques à destination des élèves de primaire propose des interventions hebdomadaires en école animées par des étudiant·e·s dans l’objectif de donner le goût des sciences aux enfants et susciter des vocations scientifiques, en particulier auprès des filles. Chaque année, pendant 12 séances, ils et elles montent et animent ainsi un projet de découverte et de création scientifique auprès d’une classe. Chaque classe expose à la fin de l’année son projet à l’occasion de l’Exposition PEGASE.  
  • Le prix du jury lycéen décerné à Junia ISA – Lille, pour son projet « Portraits de femmes scientifiques – Mission Chronos ».  La Mission Chronos est une séance d’histoire des sciences sous la forme d’une aventure immersive de 3 heures, au cours de laquelle des étudiant·e·s résolvent des énigmes pour retracer les contributions de grandes femmes scientifiques de renom. L’objectif est de les sensibiliser au manque de représentation féminine dans l’histoire des sciences et d’encourager la réflexion sur l’impact des stéréotypes de genre et l’importance de la diversité dans les disciplines scientifiques. 

Deux prix de l’élève-ingénieure (France et Afrique du Nord), co-créés avec l’Agence universitaire de la Francophonie, d’une valeur respective de 1 000 euros et 500 euros (et un séjour à Paris pour assister à la cérémonie) :  

  • le prix de l’élève-ingénieure France a été décerné à madame Fannie BICHEMIN, élève-ingénieure en électronique à l’ENSEA. Elle se distingue par son engagement pour l’inclusion et l’égalité des genres au sein de son école ou d’associations. En tant que trésorière du Bureau de la Solidarité de son école et responsable du pôle ENSEActiv’, Fannie a notamment mis en place de nombreuses actions de sensibilisation aux discriminations et à l’égalité des genres dans le monde professionnel. Son leadership et son engagement se manifestent également dans l’association robotique de son école ou encore dans la gestion d’une cafétéria étudiante.  
  • Le prix de l’élève-ingénieure Afrique du Nord a été décerné à madame Fatima ZAHRAE ES-SAIDI, étudiante en 2e année de cycle préparatoire à l’ENSA de Fès. Passionnée d’innovation et de technologie, elle est engagée dans l’autonomisation des jeunes filles dans les domaines des STEM à travers son implication dans l’initiative TechGirls. Parallèlement, elle crée des ressources spécifiques – ebook, podcast articles – visant à encourager les femmes dans ces domaines. Entrepreneure dans l’âme, elle développe également sa propre start-up alliant ingénierie et marketing digital, tout en travaillant sur un projet de plateforme de réalité virtuelle immersive pour sensibiliser les jeunes aux métiers de l’ingénierie.

Deux prix de la femme ingénieure, d’une valeur de 500 euros chacun :  

  • le prix de la femme ingénieure senior a été décerné à madame Léna HARIKIOPOULOS-CORDOVA, diplômée de Centrale Nantes, actuellement fondatrice, présidente et ingénieure-consultante chez Consequally, un cabinet de conseil et de formation spécialisé dans la promotion de l’égalité professionnelle et le développement d’une culture inclusive dans les secteurs à prédominance masculine tels que la construction, l’ingénierie, les mobilités et l’énergie. Actrice engagée, elle intervient dans de nombreuses associations et projets pour promouvoir l’égalité, la mixité et l’inclusion des femmes dans les milieux des STEM, de l’entrepreneuriat ou encore du BTP. Elle intervient notamment en tant que mentor auprès de l’École centrale de Nantes, STEM4ALL et de l’association La puissance du lien. 
  • Et le prix de la femme ingénieure junior a été décerné à madame Mylène TAHAR, diplômée de Bordeaux INP – ENSEIRB-MATMECA, actuellement consultante indépendante en égalité professionnelle. Passionnée, elle met ses compétences au service de la promotion de la parité femmes-hommes dans le secteur de la technologie. Son objectif est de créer des environnements de travail inclusifs et performants, où chacun peut s’épanouir et contribuer pleinement à la réussite des projets, notamment à travers des ateliers de formation et de sensibilisation ludiques et collaboratifs. 

Un prix de la femme du numérique, créé en partenariat avec la fondation Inria, d’une valeur de 500 euros a été décerné à madame Marine BERTHIER, élève-ingénieure en mathématiques appliquées à l’ENSTA Paris. Classée parmi les cinq meilleurs de sa promotion en data science dès sa première année, elle poursuit actuellement son parcours académique en suivant un double diplôme avec l’Institut royal de technologie de Suède KTH. Présidente de l’association féministe SisTA, elle s’engage activement pour la sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles et pour encourager les jeunes filles à s’intéresser aux carrières scientifiques.  

Avec 221 candidatures reçues (55 projets menés par 49 écoles et campus, 80 élèves-ingénieures, 19 élèves-ingénieures Afrique du Nord et 67 femmes ingénieures), cette édition 2024 du concours Ingénieuses est un réel succès que la fondation Inria s’engage à amplifier au fil des prochaines années en contribuant à valoriser l’opération au sein d’Inria et de ses équipes, auprès de ses ingénieures, étudiantes ou en poste. 

Focus sur les nominées  

Les écoles nominées sont : 

  • l’ESTACA, pour son projet « Vulgarisation scientifique auprès des enfants » ; 
  • le groupe IMT, pour son projet « Programme AMBASSADRICES » ; 
  • l’IMT Mines Alès et l’IMT Mines Albi, pour leur projet commun « Exception’Elles » ; 
  • l’ISEP, pour son projet « Pacte « FEMMES & IA » – Pour une intelligence artificielle responsable et non-sexiste » ; 
  • JUNIA, pour son projet « Portraits de femmes scientifiques – Mission Chronos » ; 
  • Polytech Annecy-Chambéry, pour son projet « Ingénieure au féminin » ; 
  • Polytech Grenoble, pour son projet « Plan de sensibilisation sur le Harcèlement et les Violences sexistes et sexuelles à l’ensemble des élèves ingénieurs de l’école ». 

Les nominées élèves-ingénieures France sont : 

  • Marine BERTHIER, élève-ingénieure en mathématiques appliquées à l’ENSTA Paris ; 
  • Fannie BICHEMIN, élève-ingénieure en électronique à l’ENSEA ; 
  • Salma GUENNOUNI, élève-ingénieure en mathématiques appliquées à l’ENSTA Paris ; 
  • Leen JETHA, élève-ingénieure en systèmes informatiques pour le transport aérien à l’ENAC. 

Les nominées femmes ingénieures sont : 

  • Floriane GEOFFROY, diplômée de l’INSA Toulouse, ingénieure Cloud chez Air France ; 
  • Léna HARIKIOPOULOS-CORDOVA, diplômée de Centrale Nantes, fondatrice, présidente et ingénieure-consultante chez Consequally ; 
  • Sandrine IMBERT, diplômée de Polytech Nice Sophia, actuellement SOC Vérification et Design for Test Manager chez STMicroelectronics ; 
  • Laure PAGNIEZ, diplômée de l’ECE, actuellement Technical Program Manager for Sovereign Cloud Operations chez Microsoft ; 
  • Mylène TAHAR, diplômée de Bordeaux INP – ENSEIRB-MATMECA, consultante indépendante en égalité professionnelle. 

D'autres réseaux sociaux sont possibles

12 septembre 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien

Véritable pharmakon moderne, les réseaux sociaux font ressortir le meilleur comme le pire de notre société. Gestion douteuse des données privées, incitation à la surconsommation, fake news… sont autant de raisons de vouloir s’émanciper de ces interfaces numériques. Ils sont pourtant des lieux d’information sans intermédiaire et restent les supports principaux des luttes contre les dictatures et les envahisseurs. Plutôt que de les éradiquer ou les abandonner, ne devrions-nous donc pas essayer de les réinventer ? C’est le parti pris que Serge Abiteboul, directeur de recherche chez Inria et membre du conseil d’administration de la Fondation Inria, et Jean Cattan, spécialiste du droit de la régulation et du numérique, défendent dans leur livre Nous sommes les réseaux sociaux paru en 2022 aux éditions Odile Jacob.

Crédits photo : Pixabay

Le Français qui a vu naître Google

23 juillet 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Stanford, 1995. Larry Page et Sergueï Brin, alors étudiants, travaillent sur un nouveau modèle de moteur de recherche pour le tout nouveau Web, donnant naissance à ce qui deviendra très vite Google. Alors professeur au sein de la prestigieuse université californienne, Serge Abiteboul, directeur de recherche chez Inria et membre du conseil d’administration de la Fondation Inria, revient sur la genèse du géant du web qu’il a pu observer aux premières loges au micro de Xavier de La Porte sur France Inter dans l’émission « Le code a changé ».

Crédits photo : Pexels

Bruno Sportisse : « Il n'y aura pas de souveraineté numérique européenne sans maîtrise du logiciel » 

21 février 2022 / mis à jour le 23 janvier 2023

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Crédits photo : Thomas Bour

Souveraineté numérique : « Nous devons prendre la maîtrise des technologies logicielles critiques »

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Passer d’une logique de guichet à une logique d’écosystème liant universités, entreprises, startups et financeurs ? C’est, selon Bruno Sportisse, PDG d’Inria et président de la Fondation Inria, le meilleur levier d’action pour soutenir l’innovation et permettre à l’Europe de préserver et consolider sa souveraineté numérique, défi majeur de notre siècle, en particulier face à l’hégémonie des géants américains du secteur. Il nous en parle dans cette interview accordée à L’Opinion à l’occasion d’une conférence sur la souveraineté numérique de l’Europe donnée à Bercy les 7 et 8 février 2022.

Crédits photo : Inria / Photo M. Magnin

4 questions à Nelly Haudegand, nouvelle directrice générale de la Fondation Inria

Le 3 janvier 2022, Nelly Haudegand a succédé à Jean-Baptiste Hennequin au poste de directrice générale de la Fondation Inria. L’occasion d’échanger avec elle sur son parcours et sa vision pour le développement de la fondation.

10 janvier 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Vous êtes désormais directrice générale de la Fondation Inria. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’exerce depuis une quinzaine d’années des fonctions de directrice de la communication. D’abord à l’Ifop, puis à l’Union sociale pour l’habitat et enfin à l’Assurance Maladie où j’ai dirigé pendant huit ans la communication interne aussi bien qu’externe avec un large spectre d’intervention… Avant de basculer dans la communication, le premier tiers de ma carrière a été consacré aux études et au conseil en stratégie.

Ces vingt années m’ont permis de développer une double culture business/intérêt général et de travailler dans des environnements très différents. Ainsi, j’ai pivoté plusieurs fois : du privé vers le public, du conseil vers l’annonceur, de la TPE à des organisations complexes/matricielles de plus de 80 000 collaborateurs, d’une communication BtoB à une communication BtoBtoC. Pendant toutes ces années, ce qui m’a animée, c’est d’apporter aux organisations et à leurs dirigeants une compréhension fine de leurs enjeux, de les traduire en un récit de marque et de mobiliser les parties prenantes pour accompagner les transformations nécessaires.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre la Fondation Inria ?

Amenée par mes fonctions à affronter la crise sanitaire de l’intérieur, j’ai été profondément marquée par l’importance et même le caractère décisif du partenariat public/privé dans la résolution de problématiques sensibles voire cruciales comme, par exemple, la vaccination anti-Covid. Face à la multiplication de grands risques en tous genres, sanitaires, environnementaux, géopolitiques, technologiques… je suis convaincue que les entreprises, aux côtés des pouvoirs publics, peuvent et doivent jouer un rôle moteur dans la transformation de la société et que ce mouvement est appelé à s’intensifier dans un contexte notamment marqué par la Loi Pacte. En d’autres termes, je crois qu’il n’y aura plus de business possible sans engagements responsables et durables.

C’est pourquoi j’ai voulu mettre mes compétences au service d’une fondation soucieuse de développer ces ponts avec le monde de l’entreprise… Et contribuer ainsi à développer des projets d’intérêt général qui permettent d’améliorer la vie des gens grâce aux sciences et technologies du numérique.

En effet, quoi de plus engageant que le numérique qui est partout dans nos vies ? À l’Assurance Maladie, j’ai eu l’opportunité de créer la première plateforme d’entraide sur les droits et les démarches, le forum ameli, et d’accompagner toutes les innovations en matière de e-santé : applications Activ’Dos et Asthm’Activ’, téléconsultations, e-prescription, e-carte Vitale, Dossier Médical Partagé, Mon espace santé… Ce faisant, j’ai mesuré l’importance considérable et croissante que revêt le numérique en matière de santé, de prévention, de qualité de la prise en charge ou encore, d’organisation et d’efficience du système de soins. Mais les domaines applicatifs ne se limitent pas à la santé ! Intelligence artificielle frugale, agriculture de précision, préservation des données personnelles, lutte contre la désinformation, explicabilité et régulation des algorithmes, cryptologie… les quelques 220 équipes-projets d’Inria sont mobilisées sur tous ces sujets et beaucoup d’autres encore.

En bref, je suis extrêmement heureuse de pouvoir apporter ma pierre à un projet qui me semble nécessaire et même vital à un moment de l’histoire qui voit la convergence de crises multiples.

Quelles sont désormais vos missions au sein de votre nouvelle fonction ?

J’ai pour mission d’accélérer le développement de la Fondation Inria. Après ces années Covid qui ont entravé son essor, celle-ci se prépare à un nouveau départ ! Beaucoup de choses ont été faites, le positionnement est clair, mais nous avons à l’opérationnaliser, à le traduire en programmes, à préciser nos modes de fonctionnement.

L’année 2022 va être largement consacrée à structurer, appuyer et outiller la recherche de mécènes. Nous allons qualifier plus finement les « enjeux » sanitaires, environnementaux, éducatifs et éthiques auxquels nous ambitionnons de répondre en identifiant, derrière ces enjeux, les « programmes » à impact permettant de faire le pont entre les besoins de société, les préoccupations des entreprises et la recherche. Nous allons aussi nous employer à définir les modes opératoires permettant la bonne mise en œuvre de ces programmes : matrice-type d’un programme ; système de reconnaissance ; modélisation des financements et moyens humains nécessaires ; qualification des process internes… Et bien sûr, nous avons à arrêter le discours de mobilisation et les outils qui le déclinent, parmi lesquels le nouveau site web de la fondation, puisque nous allons lancer le chantier de sa refonte.

Avec le soutien de l’équipe, en lien étroit avec le président Bruno Sportisse et le conseil d’administration, avec tous nos partenaires et donateurs, c’est avec détermination et enthousiasme que je vais conduire ces travaux !

Quels sont vos objectifs pour la Fondation Inria ? Que souhaitez-vous accomplir ? 

Nous vivons actuellement une transformation numérique rapide de nos sociétés. Cela ouvre de formidables opportunités, mais soulève également de nombreuses questions éthiques. Je ne suis pas naïve, personne ne peut plus l’être aujourd’hui tant les exemples de dérives fourmillent, le numérique est un outil d’aliénation autant que d’émancipation. Je considérerai que nous aurons réussi dans notre projet si nous parvenons à l’utiliser en conscience, à escient, sans tabou ni angélisme, pour répondre efficacement aux grandes causes qui sont devant nous. L’impact, oui, cent fois oui, mais sans externalités négatives nouvelles !

Crédits photo : Nelly Haudegand