D'autres réseaux sociaux sont possibles

12 septembre 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien

Véritable pharmakon moderne, les réseaux sociaux font ressortir le meilleur comme le pire de notre société. Gestion douteuse des données privées, incitation à la surconsommation, fake news… sont autant de raisons de vouloir s’émanciper de ces interfaces numériques. Ils sont pourtant des lieux d’information sans intermédiaire et restent les supports principaux des luttes contre les dictatures et les envahisseurs. Plutôt que de les éradiquer ou les abandonner, ne devrions-nous donc pas essayer de les réinventer ? C’est le parti pris que Serge Abiteboul, directeur de recherche chez Inria et membre du conseil d’administration de la Fondation Inria, et Jean Cattan, spécialiste du droit de la régulation et du numérique, défendent dans leur livre Nous sommes les réseaux sociaux paru en 2022 aux éditions Odile Jacob.

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Le Français qui a vu naître Google

23 juillet 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Stanford, 1995. Larry Page et Sergueï Brin, alors étudiants, travaillent sur un nouveau modèle de moteur de recherche pour le tout nouveau Web, donnant naissance à ce qui deviendra très vite Google. Alors professeur au sein de la prestigieuse université californienne, Serge Abiteboul, directeur de recherche chez Inria et membre du conseil d’administration de la Fondation Inria, revient sur la genèse du géant du web qu’il a pu observer aux premières loges au micro de Xavier de La Porte sur France Inter dans l’émission « Le code a changé ».

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Bruno Sportisse : « Il n'y aura pas de souveraineté numérique européenne sans maîtrise du logiciel » 

21 février 2022 / mis à jour le 23 janvier 2023

Bras armé de la souveraineté numérique française, notamment face à l’hégémonie contemporaine des Gafam, Inria s’impose depuis sa création en 1967 comme un acteur incontournable de la recherche et de l’innovation en France. Soutien aux politiques publiques, mise en place de partenariats industriels forts avec le secteur privé, accompagnement à l’innovation de rupture à travers la création de startups issues de la recherche… depuis son arrivée en 2018, Bruno Sportisse, PDG d’Inria et président de sa fondation, redynamise le positionnement de l’institut en renouant avec ses missions historiques : favoriser l’innovation technologique en accompagnant la recherche en sciences du numérique pour créer les standards numériques de demain. Une ambition qu’il expose dans cette interview parue dans La Tribune.

Crédits photo : Thomas Bour

Souveraineté numérique : « Nous devons prendre la maîtrise des technologies logicielles critiques »

6 février 2022 / mis à jour le 23 janvier 2023

Passer d’une logique de guichet à une logique d’écosystème liant universités, entreprises, startups et financeurs ? C’est, selon Bruno Sportisse, PDG d’Inria et président de la Fondation Inria, le meilleur levier d’action pour soutenir l’innovation et permettre à l’Europe de préserver et consolider sa souveraineté numérique, défi majeur de notre siècle, en particulier face à l’hégémonie des géants américains du secteur. Il nous en parle dans cette interview accordée à L’Opinion à l’occasion d’une conférence sur la souveraineté numérique de l’Europe donnée à Bercy les 7 et 8 février 2022.

Crédits photo : Inria / Photo M. Magnin

4 questions à Nelly Haudegand, nouvelle directrice générale de la Fondation Inria

Le 3 janvier 2022, Nelly Haudegand a succédé à Jean-Baptiste Hennequin au poste de directrice générale de la Fondation Inria. L’occasion d’échanger avec elle sur son parcours et sa vision pour le développement de la fondation.

10 janvier 2022 / mis à jour le 18 mars 2023

Vous êtes désormais directrice générale de la Fondation Inria. Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

J’exerce depuis une quinzaine d’années des fonctions de directrice de la communication. D’abord à l’Ifop, puis à l’Union sociale pour l’habitat et enfin à l’Assurance Maladie où j’ai dirigé pendant huit ans la communication interne aussi bien qu’externe avec un large spectre d’intervention… Avant de basculer dans la communication, le premier tiers de ma carrière a été consacré aux études et au conseil en stratégie.

Ces vingt années m’ont permis de développer une double culture business/intérêt général et de travailler dans des environnements très différents. Ainsi, j’ai pivoté plusieurs fois : du privé vers le public, du conseil vers l’annonceur, de la TPE à des organisations complexes/matricielles de plus de 80 000 collaborateurs, d’une communication BtoB à une communication BtoBtoC. Pendant toutes ces années, ce qui m’a animée, c’est d’apporter aux organisations et à leurs dirigeants une compréhension fine de leurs enjeux, de les traduire en un récit de marque et de mobiliser les parties prenantes pour accompagner les transformations nécessaires.

Pourquoi avoir choisi de rejoindre la Fondation Inria ?

Amenée par mes fonctions à affronter la crise sanitaire de l’intérieur, j’ai été profondément marquée par l’importance et même le caractère décisif du partenariat public/privé dans la résolution de problématiques sensibles voire cruciales comme, par exemple, la vaccination anti-Covid. Face à la multiplication de grands risques en tous genres, sanitaires, environnementaux, géopolitiques, technologiques… je suis convaincue que les entreprises, aux côtés des pouvoirs publics, peuvent et doivent jouer un rôle moteur dans la transformation de la société et que ce mouvement est appelé à s’intensifier dans un contexte notamment marqué par la Loi Pacte. En d’autres termes, je crois qu’il n’y aura plus de business possible sans engagements responsables et durables.

C’est pourquoi j’ai voulu mettre mes compétences au service d’une fondation soucieuse de développer ces ponts avec le monde de l’entreprise… Et contribuer ainsi à développer des projets d’intérêt général qui permettent d’améliorer la vie des gens grâce aux sciences et technologies du numérique.

En effet, quoi de plus engageant que le numérique qui est partout dans nos vies ? À l’Assurance Maladie, j’ai eu l’opportunité de créer la première plateforme d’entraide sur les droits et les démarches, le forum ameli, et d’accompagner toutes les innovations en matière de e-santé : applications Activ’Dos et Asthm’Activ’, téléconsultations, e-prescription, e-carte Vitale, Dossier Médical Partagé, Mon espace santé… Ce faisant, j’ai mesuré l’importance considérable et croissante que revêt le numérique en matière de santé, de prévention, de qualité de la prise en charge ou encore, d’organisation et d’efficience du système de soins. Mais les domaines applicatifs ne se limitent pas à la santé ! Intelligence artificielle frugale, agriculture de précision, préservation des données personnelles, lutte contre la désinformation, explicabilité et régulation des algorithmes, cryptologie… les quelques 220 équipes-projets d’Inria sont mobilisées sur tous ces sujets et beaucoup d’autres encore.

En bref, je suis extrêmement heureuse de pouvoir apporter ma pierre à un projet qui me semble nécessaire et même vital à un moment de l’histoire qui voit la convergence de crises multiples.

Quelles sont désormais vos missions au sein de votre nouvelle fonction ?

J’ai pour mission d’accélérer le développement de la Fondation Inria. Après ces années Covid qui ont entravé son essor, celle-ci se prépare à un nouveau départ ! Beaucoup de choses ont été faites, le positionnement est clair, mais nous avons à l’opérationnaliser, à le traduire en programmes, à préciser nos modes de fonctionnement.

L’année 2022 va être largement consacrée à structurer, appuyer et outiller la recherche de mécènes. Nous allons qualifier plus finement les « enjeux » sanitaires, environnementaux, éducatifs et éthiques auxquels nous ambitionnons de répondre en identifiant, derrière ces enjeux, les « programmes » à impact permettant de faire le pont entre les besoins de société, les préoccupations des entreprises et la recherche. Nous allons aussi nous employer à définir les modes opératoires permettant la bonne mise en œuvre de ces programmes : matrice-type d’un programme ; système de reconnaissance ; modélisation des financements et moyens humains nécessaires ; qualification des process internes… Et bien sûr, nous avons à arrêter le discours de mobilisation et les outils qui le déclinent, parmi lesquels le nouveau site web de la fondation, puisque nous allons lancer le chantier de sa refonte.

Avec le soutien de l’équipe, en lien étroit avec le président Bruno Sportisse et le conseil d’administration, avec tous nos partenaires et donateurs, c’est avec détermination et enthousiasme que je vais conduire ces travaux !

Quels sont vos objectifs pour la Fondation Inria ? Que souhaitez-vous accomplir ? 

Nous vivons actuellement une transformation numérique rapide de nos sociétés. Cela ouvre de formidables opportunités, mais soulève également de nombreuses questions éthiques. Je ne suis pas naïve, personne ne peut plus l’être aujourd’hui tant les exemples de dérives fourmillent, le numérique est un outil d’aliénation autant que d’émancipation. Je considérerai que nous aurons réussi dans notre projet si nous parvenons à l’utiliser en conscience, à escient, sans tabou ni angélisme, pour répondre efficacement aux grandes causes qui sont devant nous. L’impact, oui, cent fois oui, mais sans externalités négatives nouvelles !

Crédits photo : Nelly Haudegand