Benjamin Ninassi (Inria) : «La croissance numérique actuelle n'est pas soutenable»

17 mai 2023 / mis à jour le 4 septembre 2024

4 % des émissions globales de CO2. C’est ce que représente aujourd’hui l’impact environnemental du numérique, un chiffre qui pourrait tripler d’ici 2050 selon les estimations de l’Arcep et de l’Ademe. 

En effet, le numérique est de plus en plus présent dans toutes les sphères de notre société et plusieurs études prévoient une progression des objets connectés de 34 milliards aujourd’hui à 45 milliards d’ici 2025. Ce chiffre est alarmant quand on sait qu’environ 80 % de l’impact du numérique provient de la fabrication des équipements et que leur durée de vie est de 3 à 4 ans aujourd’hui, contre 7 à 9 ans dans les années 1980. 

Tel est le tableau que dresse Benjamin Ninassi, adjoint au responsable du programme « Numérique et Environnement », dans cette interview parue dans L’Usine nouvelle. 

S’interroger sur l’impact environnemental du numérique est un enjeu de recherche majeur chez Inria. En effet, le numérique représente une opportunité considérable pour accélérer et faciliter la transition écologique dans de nombreux secteurs, comme l’agriculture et l’industrie. Dans le même temps, la transition écologique du numérique lui-même reste à faire. Elle devra pour cela mobiliser une approche pluridisciplinaire, mêlant sciences et technologies du numérique et sciences sociales, car au-delà de l’optimisation de nos outils, repenser nos usages du numérique reste la clé.

Crédits photo : Inria / Photo G. Scagnelli

Blockchain : une technologie en voie de verdissement ?

ID (L’info durable), média d’information dédié au développement durable, vient de consacrer un article à la blockchain, dans lequel Serge Abitboul, directeur de recherche chez Inria et membre du conseil d’administration de la Fondation Inria, alerte sur le « gaspillage » sans justification induit par les protocoles actuels.

21 mars 2023 / mis à jour le 28 avril 2023

64 millions de tonnes de CO2. C’est ce que rejetterait chaque année, selon l’Université de Cambridge, la plus connue des monnaies virtuelles, le Bitcoin, soit une empreinte carbone similaire à celle d’un pays tel que le Belarus. Loin d’être « virtuel », l’impact environnemental des cryptomonnaies est bien réel, en partie parce qu’il repose sur la blockchain.

Née en 2008, cette technologie révolutionne la finance car elle permet de stocker et de transmettre des informations sans organe central de contrôle, assurant de ce fait de hauts standards de transparence et de sécurité. Pour cela, elle repose sur un réseau d’utilisateurs qui vérifient la validité des transactions. Cette activité de « minage » nécessite des super-ordinateurs, qui consomment énormément d’électricité.

Pourtant, selon Serge Abiteboul, des alternatives existent, qui permettraient de limiter l’impact écologique négatif de la blockchain. Un virage nécessaire et même impérieux pour cette technologie dont les promesses pourraient s’étendre à d’autres utilisations que les cryptomonnaies.